BILKUA HENDAYE

De soixante dix à quatre-vingt enfants par an, cet Aérium fondé par Roger Crespin dans l'ancienne maison St Exupéry rue des Seringuats ferme ses portes en septembre 1972.

Source : Le centenaire de Ll'Hôpital Marin de Hendaye. https://www.wobook.com/WBVW6TY8Bk45/Collection-1/LE-CENTENAIRE-hopital-marin.h

Photos perso.  juin 2020

1966  

Source Gallica.bnf.fr


Témoignages BILKUA

Les témoignages n'engagent que leurs auteurs. Ils n'engagent pas le blog et son auteur.

Mise à jour : 14/04/2025


Date : 24-03-2025 par Catherine

Je viens de lire le livre de Fanny Marlier qui m'a ramené 55 ans en arrière. Que de mauvais souvenirs, brimades humiliations. J'avais un super ami rouquin (le pauvre). Je suis partie 2 fois là-bas plusieurs mois. Le retour je n'ai pas reconnu ma mère et la scolarité très compliquée. Je ne me souviens pas de mes âges mais certainement entre 7 et 10 ans. Marie Josée je suis sûre de l'avoir connue et Isabelle une femme méchante cheveux longs noirs et toujours un tablier.

Merci pour votre retour, j'ai lu le livre de Fanny MARLIER et je me suis retrouvée pleinement dans ces témoignages. J'étais à BILKUA mais lorsque les dortoirs étaient pleins on nous emmenait dans un autre établissement plus bas car je me souviens que l'on descendait la route. J'espère vraiment que tout ceci sera rendu public car des excuses sont nécessaires. Avec ce livre beaucoup de choses sont remontées j'en ai pleuré et passé des nuits blanches car la terreur revenait. Fanny MARLIER m'a eu au téléphone et nous avons pu échanger sur mon témoignage qui se regroupe avec tout ce qu'elle a pu entendre. Je lui ai indiqué le nom du médecin de famille qui m'a envoyé 2 fois là-bas, j'avais entre 7 et 9 ans et les noms cités dans son livre j'ai revu leur visage. Bref merci encore et si vous avez un nom comme Raymond B. qui se serait manifesté, je serai ravie d'avoir ses coordonnées. C'est le seul enfant dont je me souvienne car je le considérais comme mon meilleur ami (le seul) car nous n'avions pas d'amis dans ce lieu. Cordialement, Catherine.

Date : 13-03-2025 par Joel  

Bonjour,
Je viens de découvrir votre blog.
J'ai séjourné à Bilkua, dont j'avais oublié le nom et que j'ai retrouvé grâce à un article sur Médiapart (https://www.mediapart.fr/journal/france/120325/le-passe-oublie-des-pensionnats-sanitaires-machines-broyer-plutot-qu-soigner) au sujet d'un livre récemment publié (Fanny Marlier, Les Enfants sacrifiés des pensionnats sanitaires, éditions JC Lattès).
Je devais avoir 3 ou 4 ans, peut-être 5, donc entre 1967 et 1969, quand j'ai été conduit par mes parents à Bilkua à Hendaye. Je ne sais pour combien de semaines. Je n'en garde que des souvenirs très vagues. En voyant les photos de la maison, il me semble la reconnaître.
Je ne me souviens pas de mauvais traitements, mais j'ai pu tout effacer de ma mémoire. Ce que je sais, c'est que cette séparation m'a rendu très malheureux et qu'elle m'a probablement traumatisé.
Je crois que j'ai découvert là-bas l'océan, les berlingots de lait concentré Nestlé et le fromage Vache qui rit au goûter ....pour des enfants qui pleurent. Cette vache souriante nous faisait-elle la nique ou nous apportez elle un peu de réconfort et de joie au goûter.

Je ne sais pas pourquoi j'ai été envoyé à Bilkua : problèmes respiratoires, rachitisme ? Mes parents étant décédés, j'aimerais savoir combien de temps j'y suis resté. Nous habitions dans les Hautes-Pyrénées et mes parents ont pu me rendre visite au moins une fois. Mais cela ne faisait que raviver la douleur de la première séparation par une seconde

Je suppose que je ne devais pas être le seul à pleurer dans la solitude d'un sentiment d'abandon incompréhensible à l'âge qui était le mien, même s'il avait pu être expliqué et justifié par les parents pour des raisons de santé. 

Je crois me souvenir qu'une employée était gentille avec moi et d'avoir été "invité" une ou deux fois à manger à la table du directeur (peut-être le 1er jour ou lors d'une visite parentale). J'ai l'impression de me rappeler d'une cour devant la maison où on prenait le goûter et de promenades jusqu'à la plage, peut-être avec des escaliers, et même de l'eau froide et agitée de l'océan où on était probablement obligés de se baigner. Le souvenir qui m'est durablement resté gravé dans la mémoire est celui d'une angoisse humiliante au moment où il fallait se déshabiller pour la douche (dans une baignoire, je crois) devant les autres enfants, car je m'étais chié dessus. J'avais honte et ne voulais pas être grondé et moqué, ce qui a dû inévitablement se produire.

Tout cela est très confus et sont venus s'ajouter par dessus, de manière plus distincte, d'autres souvenirs postérieurs de colonies de vacances jusqu'à 11 ou 12 ans, où l'expérience douloureuse de la séparation familiale, d'une discipline plus ou moins violente et de petites humiliations se renouvelaient.

Je ne sais pas si c'est lié à ces expériences, mais je suis devenu hypersensible, hyperémotif et incapable de gérer le conflit (mon père criait fort même s'il ne frappait que rarement). Les manifestations d'autorité me tétanisent et me révoltent tout à la fois. Quand la révolte rationalisée prend le dessus sur la soumission spontanée, mon corps ne le supporte pas longtemps (je somatise) et mon psychisme finit par perdre l'équilibre. Le conflit devient une souffrance qui envahit mon esprit de jour et de nuit.

Savez-vous si les Archives départementales détiennent des documents sur l'aérium de Bilkua, notamment des dossiers personnels (administratifs et sanitaires) d'enfants pensionnaires ? 

Bien cordialement,
Joël


Date : 23-02-2025 par Brigitte 

Bonjour, j'ai séjourné 3 fois 4 mois à Bilkua en 1959, 60 et 61. Vous souvenez-vous de la maison Minichka, sorte d'annexe (je crois, ce sont de très vieux souvenirs) où nous allions 8 jours en arrivant à cause de la contagion ?Merci beaucoup pour votre retour et votre blog qui m'aide bien à relier des bouts de souvenir les uns aux autres. 

Le "bâtiment de quarantaine" était une petite maison où nous étions tout au plus une demi-douzaine en attendant d'être réintégrés à Bilkua. Je me souviens d'avoir fait le chemin à pied donc ça ne devait pas être très loin vu l'âge que nous avions. Est-ce que j'ai transformé Etxe Txikia (petite maison en basque) en minichka dans ma mémoire de 4 ans ? C'est très possible. Beaucoup de basques parlaient encore presque exclusivement basque au début des années 60. Peut-être qu'on nous parlait tout simplement de la "petite maison".

Brigitte 


Date : 28-07-2021 par Florence.

A bilkua Hendaye de mai 68 à avril 69; souvenirs marquants; j'avais 3 ans: sentiment d'abandon qui ne m'a pas quitté; j'en ai 56.
J'ai moi aussi le souvenir de la cuisine, forcés de manger et descendus à la chaufferie jusqu'à finir l'assiette.
On nous faisait croire qu'on nous passerait au four; une copine: Claudine! je ne l'ai pas revue; j'ai été persuadée des années qu'elle avait été brulée; souvenirs de dortoirs affreux, de mélange d'âge et de monitrices pas gentilles du tout.
Il y a un an seulement que je peux en parler sans pleurer et ne plus en vouloir à mes parents de m'avoir placée là-bas

Message à marie France borne
Je lis les témoignages et suis étonnée du votre, tout me correspond: l'abandon, et la suite; l'oubli du père et des frères et sœurs; les mauvais choix de vie
Ils écrivaient aussi à mes parents de ne pas venir me chercher et ma mère est venue me récupérer un jour en douce et de force. courage aux "rescapés" ; un psy depuis 3 ans et l'écriture de ma vie m'a calmée sur cet endroit; mais pas le courage d'y aller; finalement je ne suis pas seule; quelque part, je me sens moins abandonnée

Date : 01-12-2020 par Nadine. 

J'ai de vagues souvenirs, je n'avais que 6 ans apparemment d'après ma maman.
J'ai toujours eu du mal à évoquer ces souvenirs, je me souviens que
les soignants n'étaient pas gentils avec moi.
Quand on est arrivé avec maman, je me souviens de cette odeur
forte
d'ammoniaque dans le réfectoire qui venait d'être nettoyé.
Pendant les siestes forcées, on été enroulé dans une couverture marron qui pique sans bouger pendant des heures.J'avais des problèmes pour manger la semoule qui me faisait vomir, jecrois qu'il y en avait tous les soirs. Pour me punir, on m'enfermait dans une pièce dans lenoir, avec cette semoule, que je remangeais après l'avoir rendu pour ne pas me faire disputer.

J'en ai parlé à ma mère il y a que quelques années. Elle se
doutait que quelque chose s'était passé, j'avais changé et peur du noir
et d'autres choses. J'ai toujours depuis eu peur du noir d'ailleurs.
J'aimerai avoir des contacts avec ses enfants devenus adultes, pour
avoir leurs ressentis et pouvoir en parler à quelqu'un qui a vécu
les mêmes traumatismes. Merci.

Date: 24/10/2020 | par: Marie José.

Bonjour,

J'ai vécu, à Bilkua de 6 à 17ans jusqu'à 1973, c'est la DASS qui m'a placé dans cette établissement, pour m'a part cela n'a pas été un bon souvenir, plutôt très mauvais

C'est très long plus de 10 ans, j'ai été oublié par la Dass, personne ne m'a envoyé à l'école, retard considérable, je l'ai trainé toute m'a vie. L'appât du gain devait être le moteur principal de tout cela.

J'avais des problèmes avec la nourriture, surtout avec les biftecks hachés, viande que l'on donne aux chiens, les personnes qui nous gardaient, surnommer monitrices, me mettaient au cachot dans le noir complet jusqu'à je vide ma bouche et cela pouvait durer ....

Cordialement.

Marie-José

Date: 26/02/2019 | par: Francine

Bonsoir, je suis très émue car cela fait plusieurs années que je cherchai des informations et j'étais prête à y aller mais c'est loin de chez moi... Merci beaucoup pour cette superbe idée de site. J'aimerai voir des photos pour l'année 1961 où j'y étais pendant 9 mois alors que je n'avais que 3 ans. Mon frère André 9 ans est venu me rejoindre. Je ne me souviens de rien et je n'ai pas reconnu mon père lorsque mes parents sont venus me chercher... J'ai dû ressentir un abandon et autres émotions et douleurs J'aimerai aussi échanger avec des personnes de cette période du groupe des petits. à bientôt !

Date: 10/11/2018 | par: BORNE Marie-France

Bonjour,

J'étais grenobloise à l'époque.

J'ai séjourné du 7 août au 28 décembre 1963 à l'aérium hélio-marin "BILKUA" de Biarritz. Je devais y rester 2 mois, mais, en réalité j'y suis resté presque 5 mois. Ils ne voulaient plus me laisser partir et c'est mon père qui a dû venir me récupérer car je n'étais pas au train à la gare de Lyon comme j'aurais dû l'être à la date qu'ils avaient indiquée. Ma mère m'y attendait mais elle ne m'a jamais trouvée. Je n'ai jamais vu ma famille durant ces 5 mois.

Je n'ai que très peu de souvenirs, ce que je trouve curieux. Je me souviens surtout du réfectoire, du dortoir et d'un long couloir. Presque aucun souvenir de l'extérieur. cela me paraît étrange. Je n'ai pas reconnu mon père ni ma famille quand je suis revenu à Grenoble.

Je me rappelle simplement que je pleurais souvent et que mes journées d'école, de retour chez moi, se passaient en pleurant. J'ai toujours eu un sentiment de tristesse qui m'a empêchée de vivre pleinement. Ai-je refoulé des souvenirs ? Je ne sais pas. Je sais simplement que je n'ai pas profité pleinement de ma vie et que tout au long de celle-ci, je n'ai fait que de mauvais "choix".

Marie-France

Contactez moi si vous souhaitez apporter votre témoignage qui sera mis ici et que je transmettrai à Francine

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